Le Baromètre Politique Français (BPF), soutenu par le Ministère de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire, s'inscrit dans la lignée des grandes enquêtes électorales académiques réalisées par le CEVIPOF depuis plus de vingt ans (1978, 1988, 1995, 1997 et 2002), tout en renouvelant les perspectives de ce type d'enquêtes. Il se compose de quatre vagues d'enquêtes (entre mars 2006 et février 2007), réalisées auprès d'échantillons représentatifs des électeurs français inscrits sur les listes électorales et régionalisés. Le dispositif représente un instrument d'étude de la conjoncture politique et de la manière dont les opinions, jugements et comportements politiques se structurent à l'approche des échéances électorales de 2007. La taille des échantillons est de 5600 personnes pour chaque vague, soit au total 22 400 personnes interrogées, ce qui va permettre des analyses détaillées (notamment de sous-groupes peu étudiés en raison de leur faiblesse numérique dans les échantillons habituellement réalisés). Jusqu'à présent, les grandes enquêtes électorales académiques partaient de l'idée qu'une seule observation dans le temps permettait de comprendre a posteriori les dynamiques au sein de l'électorat et les logiques du choix politique. Ces enquêtes, post-électorales, ont permis de mettre à jour que le vote résultait de prédispositions que les élections ne faisaient que révéler. Ce modèle d'analyse a été enrichi, en 2002, par la réalisation d'une vaste enquête par panel, le " Panel électoral français de 2002 " , développant une autre approche plus axée sur les dynamiques propres à la campagne électorale. Le Baromètre Politique Français prolonge cette perspective en partant de l'idée que l'on ne peut comprendre les dynamiques et évolutions de l'électorat si l'on ne dispose pas d'observations conduites très en amont de la campagne électorale. Ainsi, la première vague du BPF a été réalisée plus d'un an avant l'échéance présidentielle de 2007. Chaque vague du BPF se compose, outre les renseignements signalétiques classiques (age, sexe, profession, etc…), d'une partie de questions posées à chaque fois et d'une partie "rotative" qui change d'une vague à l'autre en fonction d'un thème d'actualité. La partie fixe rassemble des indicateurs de politisation, ceux concernant le rapport à la politique, les valeurs et univers de représentations sociales des électeurs, leur perception des enjeux et thèmes politiques, leur degré d'adhésion à des propositions politiques. Contrairement aux autres vagues, la quatrième vague du BPF ne traite pas d'un thème spécifique. Elle reprend les questions posées dans les autres vagues et à quelques mois du premier tour de l'élection présidentielles, elles'intéresse davantage aux intentions de vote.
The French Political Barometer (FPB), supported by the Ministry of the Interior and of Spatial Planning, was one of a family of big academic electoral surveys that CEVIPOF (Sciences Po Centre for Political Research) had been conducting for more than 20 years (1978, 1988, 1995, 1997 and 2002), while introducing new dimensions for this kind of survey. It consisted of four waves of surveys (between March 2006 and January 2007), carried out with representative samples of French voters registered on the electoral roll and regionalised. The method provided an instrument for studying the political climate and the ways in which political opinions, judgements and behaviours were taking shape with the approach of the 2007 presidential elections. The sample size was 5600 people for each wave, making a total of 22,400 questioned, sufficient to allow detailed analyses (in particular subgroups that had been little studied because of their low numbers in the samples usually studied). Until then, the big academic electoral surveys had been based on the idea that a single, retrospective observation was sufficient to understand the dynamics within the electorate and the logics of political choice. These post-electoral surveys seemed to show that the vote was the outcome of predispositions that were simply made manifest by the elections. This model of analysis was enhanced, in 2002, by the implementation of a large panel-based survey, the “2002 French Electoral Panel”, which developed a new approach more focused on the dynamics specific to the electoral campaign. The French Political Barometer extended this approach by taking as its starting point the idea that dynamics and changes in the electorate cannot be understood in the absence of observations made well in advance of the electoral campaign. The first wave of the FPB was conducted more than a year before the 2007 presidential elections. Each wave of the FPB consists, apart from the usual descriptive information (age, sex, profession, etc.…), of a fixed set of questions that are asked each time, and a “rotating” set that changes from one wave to another, relating to a topical subject. The fixed set encompasses indicators relating to politicisation, attitude to politics, voters’ values and universe of social representations, their perception of political issues and themes, their degree of adhesion to political propositions. Unlike the other waves, the fourth wave of the FPB did not tackle a specific theme. It reiterated the questions asked in the previous waves and, just a few months before the first round of the presidential elections, it focused more on voting intentions.